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Saturday, 1 March 2014

Challenge Un mot des titres - Session 22 : La Chanson de Roland

Me revoilà en français pour cette 22è session du Challenge de lecture! Merci encore et toujours Calypso!

Le mot de cette session était "Chanson", j'ai immédiatement su que je voulais lire "La Chanson de Roland"! 

La Chanson de ROLAND
Au fil des ans j'en ai lu des extraits mais jamais je ne l'ai lu entièrement. J'avais même pour ambition de lire le texte original, mais je dois admettre qu'avec mes deux enfants de 2 ans et demi et 13 mois, je n'ai ni beaucoup de temps, ni beaucoup d'énergie. Je me suis donc contentée de la traduction de Joseph Bédier. Je ne saurais vous dire si elle est particulièrement bonne ou pas, je suis mauvais juge et n'ai pas la possibilité de faire des comparaisons. Par contre j'ai bien lu son avant-propos ainsi que ses notes et j'ai trouvé qu'il justifiait de manière satisfaisante ses choix de traduction!

Roland est le neveu de Charlemagne, ils sont en campagne depuis bien des années (sept ans) en Espagne contre les païens, les infidèles comme ils sont appelés au Moyen-Âge. Le roi a une affection particulière pour Roland et douze autres pairs. Douze chevaliers de valeur grâce à qui de nombreuses batailles ont été gagnées.
L'histoire de la "Chanson" se situe tout particulièrement au moment de la trahison de Ganelon. Le parâtre de Roland. Tous deux ne s'aiment guère et lorsque Charlemagne cherche à envoyer un de ses chevaliers en mission (que l'on appelerait aujourd'hui une mission suicide étant donnée sa dangerosité et le peu de chances d'en revenir vivant!), il refuse d'y envoyer Roland qui ne demande qu'à y aller. Il refuse d'y envoyer l'un de ses douze pairs. Roland propose alors le nom de Ganelon, provoquant ainsi la colère de celui-ci qui jure de se venger de son fillâtre (je connaissais le mot marâtre que l'on retrouve dans tous les contes de fée, mais là j'ai aussi découvert parâtre et fillâtre! Je dois avouer que ces mots me font sourire à chaque fois ^^).
Sa mission: proposer la paix au roi Marsile sous condition de conversion. Lors de la dernière mission auprès d'un autre roi, le chevalier n'en est pas revenu!
Ganelon y va tout de même et se met d'accord avec les païens pour piéger Roland afin de le tuer. Ils trouvent des points communs dans leur haine de ce chevalier puissant et sans-peur. Ils font croire à Charlemagne qu'il peut rentrer en France, le roi païen l'y suivra et se convertira.
Roland reste en arrière-garde à Ronceveaux (cette fois-ci c'est Ganelon qui a suggéré son nom) avec son ami Olivier (dont la soeur est sa fiancée). Et lorsque Charlemagne et son armée sont loin, l'arrière-garde est attaquée. Roland par fierté se refuse à rappeler son roi à l'aide. Ils se battent. Ils se battent et malgré leur bravoure, tous meurts au fur et à mesure. L'ennemi est cependant pratiquement vaincu, Charlemagne, que Roland a finalement appelé alors qu'il mourrait, aura peu à faire pour finir le travail de ses chevaliers.
Ganelon sera jugé pour sa trahison.

Je ne sais pas trop que raconter de plus ni comment, mes mots me semblent faire une injustice à ce beau texte. La mort de Roland est un moment particulièrement superbe et touchant.



CLXXIV
Roland sent que la mort le prend tout : de sa tête elle descend vers son cœur. Jusque sous un pin il va courant ; il s’est couché sur l’herbe verte, face contre terre. Sous lui il met son épée et l’olifant. Il a tourné sa tête du côté de la gent païenne : il a fait ainsi, voulant que Charles dise, et tous les siens, qu’il est mort en vainqueur, le gentil comte. A faibles coups et souvent, il bat sa coulpe. Pour ses péchés il tend vers Dieu son gant.
CLXXV
Roland sent que son temps est fini. Il est couché sur un tertre escarpé, le visage tourné vers l’Espagne. De l’une de ses mains il frappe sa poitrine : « Dieu, par ta grâce, mea culpa, pour mes péchés, les grands et les menus, que j’ai faits depuis l’heure où je naquis jusqu’à ce jour où me voici abattu ! » Il a tendu vers Dieu son gant droit. Les anges du ciel descendent à lui.
CLXXVI
Le comte Roland est couché sous un pin. Vers l’Espagne il a tourné son visage. De maintes choses il lui vient souvenance : de tant de terres qu’il a conquises, le vaillant, de douce France, des hommes de son lignage, de Charlemagne, son seigneur, qui l’a nourri. Il en pleure et soupire, il ne peut s’en empêcher. Mais il ne veut pas se mettre lui-même en oubli ; il bat sa coulpe et demande à Dieu merci : « Vrai Père, qui jamais ne mentis, toi qui rappelas saint Lazare d’entre les morts, toi qui sauvas Daniel des lions, sauve mon âme de tous périls, pour les péchés que j’ai faits dans ma vie ! » Il a offert à Dieu son gant droit : saint Gabriel l’a pris de sa main. Sur son bras il a laissé retomber sa tête ; il est allé, les mains jointes, à sa fin. Dieu lui envoie son ange Chérubin et saint Michel du Péril ; avec eux y vint saint Gabriel. Ils portent l’âme du comte en paradis.
CLXXVII
Roland est mort ; Dieu a son âme dans les cieux. L’empereur parvient à Roncevaux. Il n’y a route ni sentier, pas une aune, pas un pied de terrain libre où ne gise un Français ou un païen. Charles s’écrie : « Où êtes-vous, beau neveu ? Où est l’archevêque ? où le comte Olivier ? Où est Gerin ? et Gerier son compagnon ? Où est Oton ? et le comte Bérengier ? Ivon et Ivoire, que je chérissais tant ? Qu’est devenu le Gascon Engelier ? le duc Samson ? et le preux Anseïs ? Où est Gérard de Roussillon, le vieux ? Où sont-ils, les douze pairs, qu’ici j’avais laissés ? » De quoi sert qu’il appelle, quand pas un ne répond ? « Dieu ! » dit le roi, « j’ai bien sujet de me désoler ! Que ne fus-je au commencement de la bataille ? » Il tourmente sa barbe en homme rempli d’angoisse ; ses barons chevaliers pleurent ; contre terre, vingt mille se pâment. Le duc Naimes en a grande pitié.

Je ne peux que vous conseiller de lire par vous même la Chanson de Roland dans son intégralité. Si vous le pouvez, lisez-la même en ancien français!

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